Ressentir une certaine frustration à la fin d’une séance de thérapie est un sentiment normal qui fait partie du processus thérapeutique.

Il n’est pas rare de ressentir une certaine frustration à la fin d’une séance de thérapie. Vous n’avez pas pu aborder tous les sujets que vous vouliez ou bien vous n’avez pas trouvé toutes les réponses que vous souhaitiez. C’est un sentiment normal.

En général, les sujets abordés en séance sont ceux que le patient veut traiter. Mais parfois, il est difficile d’accepter qu’on ne peut pas forcément traiter tous les sujets en profondeur en une seule séance.

Cela dépend du patient et de sa capacité à canaliser son discours, des sujets et du déroulement de la séance elle-même. Derrière cette frustration, il peut aussi y avoir des attentes trop fortes ou une volonté d’immédiateté de résultat. C’est parfois un signe d’une résistance à la thérapie.

Cette petite frustration passagère de la fin de séance est, malgré tout, sans doute nécessaire car elle fait partie du processus thérapeutique!

La confusion est normale

Le plus souvent, vouloir tout résoudre trop vite c’est, malheureusement, ne rien résoudre. Dans un déluge de paroles, on a un sentiment de poser des mots sur les maux. On espère ainsi avoir clarifié et ne plus rien avoir à faire.

Problème(s) résolu(s).

Mais tout comme la pluie trop abondante qui finit par s’évaporer laissant place à un bazar sans nom, les paroles s’envolent. Il ne reste alors qu’un sentiment de confusion. On a l’impression de ne rien retenir des séances de thérapie.

Ne pas être satisfait de ne pas avoir tout compris, tout de suite, à la fin d’une séance est totalement normal. Mais il faut accepter le constat et faire avec.

Pourquoi?

Et bien, parce que c’est une phase incontournable, voire indispensable de la thérapie. Le gros du travail en séance est de lever les mécanismes de défense du patient – c’est à dire les protection mises en place par le cerveau. Il est donc normal que la prise de conscience mette du temps.

Le travail de la thérapie, c’est de déconstruire pour mieux reconstruire. On passe forcément par une phase de bazar. Dit autrement, la confusion précède toujours la compréhension.

La compréhension demande du temps

Pour ressentir les bénéfices d’une thérapie, il faut se laisser du temps. Même si vous voulez tout savoir instantanément, il faut accepter :

  • de ne pas avoir toutes les réponses tout de suite.
  • de ne pas chercher à tout analyser et comprendre.

Si vous n’avez pas entendu ou compris des choses, c’est probablement que vous n’étiez pas prêt psychologiquement ou affectivement. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les déclics mettent du temps parce qu’ils sont le fruit de nombreuses informations que l’on emmagasine au fur et à mesure. Et soudain, ça fait clic !

Ce qui compte dans une thérapie, c’est d’établir une relation de confiance avec le thérapeute parce que c’est cette relation qui va vous permettre d’aller plus loin dans l’introspection.

Comment établir une relation de confiance avec le thérapeute ?

Et bien, d’abord en acceptant le cadre que le thérapeute pose avec vous. Ensuite, en vous laissant du temps devant vous – peut-être quelques semaines, au pire quelques mois -pour suivre le processus thérapeutique. Enfin, en acceptant de ne pas être dans une recherche d’immédiateté.

La quête de solutions immédiates n’est pas idéale. Elle peut apporter quelques outils provisoires pour apaiser le patient. Mais ce n’est qu’un premier pas vers un travail plus en profondeur sur les raisons du mal-être, et les solutions pour y remédier.

Le sentiment de frustration et d’inachevé fait partie du travail thérapeutique. Séance après séance, le but est de justement dissiper ce sentiment d’inachevé. Le lien thérapeutique de confiance aide le patient à dépasser ce temps de confusion en lui permettant de trouver du sens au travail. Il se sent soutenu et accompagné. Il sait qu’il va quelque part même s’il ne sait pas encore où ni comment.

Mais en attendant d’arriver à ce point de dissipation, qui arrivera forcément, il est important de comprendre que rester accroché à la fin d’une séance ne vous aide pas. À terme, cela peut même nuire au travail thérapeutique.

Le thérapeute est là pour vous accompagner mais pas nécessairement dans une lutte avec vous-même. Il est le garant d’un cadre qui détermine ce qui est bon ou non pour la thérapie. Dans le cadre de cette relation de confiance, vous pouvez parfaitement lui parler de vos doutes et des questions qui vous traversent l’esprit.

Ces échanges avec le thérapeute peuvent donner lieu à un changement d’approche, si c’est approprié. Parfois, cela peut même conduire à changer de thérapeute si les choses ne vous conviennent vraiment pas.

Pour conclure…

Souvenez vous de ces quelques points…

  • Il est normal de ressentir un sentiment d’inachevé à la fin d’une séance.
  • Au fur et à mesure que la thérapie avance, ce sentiment se dissipera.
  • La confusion que vous ressentez laissera place à plus de compréhension.
  • Vouloir tout résoudre à la fin de chaque séance est plus contreproductif qu’utile.
  • Votre “travail” de patient c’est d’essayer d’avancer entre les séances (repenser à ce qui a été abordé en séance, utiliser les outils conseillés,…)

L’espace thérapeutique est votre base de sécurité pendant le temps imparti. Encore faut-il que vous en ayez conscience et que vous le sentiez comme ça.

Rassurez -vous!

Ce qui a été exprimé ne s’évapore pas une fois la séance terminée. Il y a un lien de continuité dans la thérapie du côté du thérapeute qui, tout comme le patient, réfléchit aux stratégies thérapeutiques hors des séances (par des prises de notes par exemple).

Accepter de se “séparer” à la fin d’une séance est une forme de lâcher prise par rapport à ce qui a été exprimé durant la séance. Ce qui a été dit est important. Laisser les choses reposer est tout aussi important pour avancer sur le plan psychologique.