Faire taire l’égo ce n’est pas s’en débarrasser. C’est plutôt ne pas le laisser exercer une emprise totale sur nos émotions, nos pensées et nos actions.

Nous vivons dans un monde qui nous pousse à la perfection. Au travail, dans les relations, dans nos projets personnels voire dans les activités de loisir, une voix interne chuchote que nous devons nous surpasser, ne laisser aucune place à l’erreur.

Cette voix, c’est celle de l’égo.

Cette facette de notre identité cherche à protéger notre estime de soi, parfois à l’extrême. C’est l’égo qui nous impose cette exigence de perfection. Ainsi, l’égo peut nous paralyser et nous empêcher de prendre des initiatives ou d’apprécier les choses même si elles ne sont pas parfaites.

C’est en comprenant que cette attente de perfection provient de nos propres pressions internes, et non de celles des autres, que nous pouvons commencer à faire taire notre égo.

Sortir de l’emprise de l’égo demande de s’autoriser à faire des erreurs et à apprécier l’imperfection. Ainsi, on ouvre la porte à une relation plus saine et plus aimante envers nous-mêmes.

Ce chemin d’acceptation de soi et de lâcher-prise n’est pas facile, mais il est nécessaire pour vivre une vie moins stressante.

Le perfectionnisme: une création de l’égo ?

L’égo est une part de notre identité psychique qui représente le “moi” conscient. C’est le siège de nos pensées, de nos perceptions et de nos émotions.

L’égo agit comme une sorte de filtre entre notre moi intérieur et le monde extérieur. Il cherche constamment à maintenir une image positive de nous-mêmes. C’est ainsi qu’il protège l’estime de soi.

Pour cela, l’égo utilise différents mécanismes. L’exigence de perfection en est un.

L’égo cherche à nous protéger, mais parfois, sa stratégie peut se révéler contre-productive. En effet, pour préserver notre estime de soi, l’égo peut nous pousser à rechercher constamment la perfection.

Il crée un idéal intangible que nous essayons désespérément d’atteindre.

La peur de l’échec, de la critique ou du jugement peut nous rendre obnubilés par ce besoin de tout faire parfaitement. C’est ce qui engendre cette pression constante de ne jamais décevoir, de toujours réussir.

Un exemple frappant du perfectionnisme poussé par l’égo est visible sur les réseaux sociaux. Prenons l’exemple d’Instagram. C’est le lieu où tout le monde semble vivre une vie parfaite : des corps sculptés à la perfection, des vacances de rêve, des repas gastronomiques, des relations amoureuses idylliques, etc…

Or, cette « perfection » est souvent une mise en scène soignée de la réalité. On projette un idéal de perfection qu’on donne à voir plutôt que le réel et ses aspérités. Cela permet de répondre aux critères de l’égo, à cet idéal de perfection.

Cette exigence de perfection peut également se manifester dans la vie quotidienne. Par exemple, c’est ce qui peut pousser certains à renoncer à un projet par peur de ne pas être à la hauteur. D’autres refuseront de partager une idée par crainte du jugement.

Ces situations illustrent comment l’égo peut nous pousser à l’inaction voire à la paralysie, sous la pression de la perfection.

La pression de perfection: notre meilleur ennemi ?

Nos propres attentes nous freinent bien plus que celles que les autres pourraient avoir de nous. Nous sommes souvent plus exigeants et moins indulgents envers nous-même, que les autres envers nous. Nos attentes sont alimentées par notre égo et sa recherche incessante de la perfection.

Ainsi, au lieu de nous motiver, nos attentes peuvent nous freiner. Elles engendrent une peur paralysante de l’échec ou du jugement. Dans notre quête de perfection, nous pouvons perdre de vue ce qui compte vraiment. On se retrouve bloqué dans une impasse où rien ne semble assez bon.

Il est important de comprendre que nos attentes personnelles sont distinctes de celles des autres. Notre égo peut nous amener à croire que les autres attendent de nous la même perfection que celle que nous nous imposons. Or, la réalité est souvent bien différente.

Les autres nous voient généralement avec plus d’indulgence et de compréhension que nous ne le faisons nous-mêmes. Il est donc essentiel de distinguer:

  • Nos propres pressions de perfection.
  • Les pressions de perfection des autres, souvent imaginées.

La pression de la perfection peut avoir des impacts négatifs sur notre bien-être mental et émotionnel. Elle peut entraîner du stress et de l’anxiété. Dans les cas les plus extrêmes, elle peut mener à l’épuisement ou la dépression. De plus, elle peut créer une distance entre nous et les autres, car nous craignons le jugement ou l’échec.

En outre, cette exigence de perfection peut nous éloigner de notre véritable moi. En cherchant constamment à répondre à cet idéal inatteignable, nous risquons :

  • de nous perdre
  • d’oublier qui nous sommes réellement
  • d’oublier ce que nous désirons vraiment.

Pour avancer et s’épanouir, il est donc nécessaire d’apprendre à lâcher prise sur cette pression de la perfection et à accepter nos imperfections.

Accepter notre égo: le premier pas vers la libération ?

L’égo n’est pas notre ennemi. Il occupe une place importante dans notre développement et notre survie. C’est grâce à l’égo que nous avons une identité. Il nous permet de nous démarquer, et dans certaines circonstances, il protège notre estime de soi.

C’est quand l’égo prend le dessus que c’est embêtant. Il peut devenir un obstacle au bien-être et à l’épanouissement.

Pour parvenir à se libérer de la pression de perfection générée par l’égo, il faut apprendre à se détacher progressivement de lui. Cela ne veut pas dire éliminer l’égo – ce n’est ni possible, ni souhaitable.

Mais nous pouvons apprendre à le voir pour ce qu’il est : une partie de soi, mais pas la totalité de soi. Il s’agit d’apprendre à ne pas s’identifier totalement à son égo pour ne pas le laisser dicter toutes nos émotions, pensées et actions.

Se détacher de l’égo nous amène à accepter de ne pas correspondre à un idéal de perfection. Il s’agit de comprendre que notre valeur ne réside pas dans notre capacité à atteindre une perfection illusoire. Accepter cela, c’est faire un pas vers une vie plus en accord avec nos propres valeurs. Je pourrai dire vers une vie plus authentique et plus épanouissante.

Accepter notre égo et la pression de perfection qu’il génère est le premier pas vers une libération. Cela demande de la patience et de la pratique.

Apprendre à lâcher prise: comment faire taire l’égo ?

Faire taire l’égo ce n’est pas se débarrasser de l’égo. C’est plutôt ne pas le laisser exercer une emprise totale sur nos émotions, nos pensées et nos actions.

Accepter l’imperfection

La première étape pour faire taire l’égo est d’accepter l’imperfection. La perfection est un idéal inatteignable. C’est au mieux une projection sélective d’une réalité pleine d’aspérités.

Accepter l’imperfection c’est ouvrir la porte à l’erreur. L’erreur est non seulement naturelle mais aussi essentielle à notre développement.

Accepter l’imperfection c’est donc accepter l’erreur.

Le droit à l’erreur

S’accorder le droit à l’erreur, c’est reconnaître notre humanité, notre vulnérabilité. C’est aussi comprendre que l’erreur n’est pas une faiblesse, mais une preuve de notre capacité à prendre des risques, à apprendre et à grandir.

Bien sûr, l’échec n’est pas une fin en soi. On ne cherche pas à provoquer l’erreur ou échouer délibérément. Il s’agit surtout de se donner le droit de se planter – pour le dire familièrement – c’est à dire de ne pas toujours avoir une réaction parfaite aux évènements.

L’adage populaire dit vrai. Si on apprend de ses réussites on apprend encore plus de ses erreurs. S’accorder le droit à l’erreur, c’est s’accorder encore plus d’opportunités de croissance.

Progresser à partir de l’erreur

Chaque erreur, chaque échec est une leçon qui nous permet d’apprendre et de progresser. Au lieu de voir l’échec comme un signe d’incompétence, il est mieux de le voir comme un tremplin vers une meilleure version de soi.

L’important n’est pas de ne jamais tomber. L’important c’est de toujours se relever et apprendre de nos erreurs.

En changeant notre perception de l’échec, nous pouvons diminuer la pression que nous nous mettons et ainsi faire taire l’égo.

Pratiquer la gratitude envers nos réussites

Enfin, il est important de célébrer nos réussites même les plus petites. Souvent, l’égo nous pousse à ignorer nos succès. On a tendance à ne voir que ce qui manque et ce qui n’est pas parfait. Mais chaque petite victoire que nous remportons mérite d’être célébrée.

En pratiquant la gratitude envers soi-même, on apprend à valoriser nos efforts et nos progrès au lieu de nous focaliser uniquement sur nos erreurs ou nos échecs.

La gratitude est un puissant antidote à l’égo. Elle nous permet de nous reconnecter à notre véritable valeur, indépendamment de notre quête de perfection.

Ces quatre pratiques sont simples mais profondément transformatrices. Elles peuvent nous aider à vivre de manière plus authentique, plus sereine et plus épanouissante.

Quelques points clés…

  • L’égo, dans sa tentative de protéger notre estime de soi, peut générer une exigence de perfection.
  • Nos exigences personnelles mettent plus de pression que les attentes supposées des autres.
  • L’exigence de perfection est souvent contre-productive car elle peut nous freiner, nous pousser à l’inaction et engendrer un mal-être.

On peut se détacher progressivement de l’égo, le faire taire. Cela implique :

  • d’accepter les imperfections.
  • de s’accorder un droit à l’erreur.
  • d’envisager l’échec comme une opportunité de croissance.
  • de pratiquer la gratitude envers nos réussites.

Nous avons tous un égo, nous ressentons tous parfois cette pression d’être parfait. Il est important de se souvenir que chaque pas, aussi petit soit-il, compte.

Chaque fois que vous vous autorisez à faire une erreur…

Chaque fois que vous choisissez de voir l’échec comme une opportunité de croissance…

Chaque fois que vous pratiquez la gratitude…

Ce que vous faites en réalité, c’est un pas vers la libération de l’égo.

Embrasser l’imperfection, c’est s’ouvrir à une vie plus authentique, plus aimante et plus sereine. Alors, n’hésitez pas à être vous-même, avec vos forces, vos faiblesses, vos réussites et vos échecs. Votre valeur réside dans votre humanité, pas dans une perfection illusoire.