Une définition simple : Les enfants précoces sont des enfants qui ont un très bon niveau intellectuel et sont très éveillés pour leur âge.

Les parents sont en général les premiers à repérer les signes de précocité de leur enfant.

Les enseignants à l’école sont souvent à l’origine de l’orientation des parents vers un psychologue afin d’établir un bilan psychologique. L’objectif est d’avoir une idée du niveau intellectuel de l’enfant suspecté de précocité.

Le bilan psychologique donne des indications sur le niveau intellectuel et sur le niveau de maturité affective de l’enfant.

Son but n’est pas de figer l’enfant dans une étiquette. Ce qui compte le plus, c’est l’observation de l’enfant et les conclusions apportées aux parents.

Les enfants précoces sont des enfants avant tout.

Le but d’un bilan psychologique devrait toujours être d’aider les parents dans l’accompagnement de leur enfant au quotidien.

L’évaluation du quotient intellectuel (QI) n’est qu’un outil, pas une finalité.

Dans mon expérience de la précocité suspectée, l’issue d’un bilan correspond le plus souvent à un des deux cas suivants :

  • L’enfant testé a un QI bien au dessus de la moyenne de sa classe d’âge.
  • L’enfant testé a un QI dans la moyenne de sa classe d’âge mais montre des points forts dans certains domaines (verbal, mémoire,…). Ces points forts sont des éléments de précocité.

C’est la raison pour laquelle la valeur du QI n’est pas l’information la plus importante d’un bilan.

La précocité ou les éléments de précocités chez un enfant sont à l’origine d’un décalage entre sa compréhension et son degré de maturité affective.

L’enfant peut être en avance dans certaines domaines scolaires et intellectuels mais il comprend les choses de manière affective, comme tout enfant de son âge.

Concrètement, l’enfant précoce a besoin d’être stimulé intellectuellement tout en étant « protégé » de trop d’informations qui ne sont pas en rapport avec son âge.

Cela peut se révéler très frustrant pour lui et c’est tout à fait normal.

La solution est de lui expliquer la raison, le pourquoi, sans se noyer dans des justifications.

C’est ce décalage entre le plan intellectuel et le plan affectif qui peut désarçonner l’adulte, parent comme enseignant.

La raison en est assez simple.

Un enfant de 7 ans, diagnostiqué précoce, peut avoir la compréhension intellectuelle d’un adolescent de 11 ou 12 ans mais avoir le comportement affectif d’un enfant de 7 ans.

Même s’il peut se laisser « impressionner » par le niveau intellectuel de l’enfant, l’adulte ne doit jamais perdre de vue qu’il reste un enfant. On ne peut pas lui demander de se comporter d’une manière qui dépasse la maturité affective de son âge.

L’autre défi que pose la précocité à l’adulte qui à la charge d’un enfant précoce est de ne pas sur-valoriser ses capacités intellectuelles. Le risque est d’enfermer l’enfant dans une étiquette de précocité.

Il est ainsi plus judicieux de l’accompagner, de le stimuler et de lui permettre de continuer à se passionner pour les apprentissages. En faisant cela, l’adulte valorise les capacités intellectuelles de l’enfant à un juste niveau.

Une survalorisation des capacités intellectuelles peut avoir des conséquences néfastes pour les habiletés sociales de l’enfant. Une juste valorisation de ses capacités le conduira à cultiver son intellect en restant en phase avec son développement affectif.

Le dernier écueil à éviter est également le premier et le plus important.

Le bilan psychologique pour faire un diagnostic de précocité ne doit pas se faire trop tôt dans le développement de l’enfant même si les premiers signes de précocité se manifestent relativement tôt.

Il faut lui laisser le temps de grandir. C’est souvent au moment des apprentissages à l’école élémentaire que cette première intuition se confirme.

C’est alors le moment idéal pour effectuer un bilan psychologique qui prendra tout son sens.