La fin d’une thérapie, ça se prépare

C’est une question cruciale que de nombreuses personnes se posent. Parfois, avant même la première consultation chez un psychologue.

C’est une question totalement justifiée parce que la fin d’une thérapie détermine l’ensemble du travail de thérapie.

Mais ce n’est pas une question simple parce qu’il n’y a pas une seule et unique réponse.

Il y a deux principalement 2 facteurs à prendre en compte. La fin d’une thérapie dépend :

  • de la situation individuelle
  • du type de suivi

Elle ne se déroule pas de la même manière selon que le patient est un adulte, un enfant, un adolescent ou une famille.

La fin d’une thérapie, ça se prépare.

La fin d’une thérapie doit toujours avoir du sens dans le cadre de la prise en charge. Il est donc essentiel qu’elle soit préparée en amont avec le patient.

Plus la thérapie est longue, plus la préparation de sa fin est importante. Cela ne signifie pas pour autant qu’on ne prépare pas la fin d’une thérapie courte.

Le rôle du thérapeute est d’amener le patient vers plus de sécurité et d’autonomie psychique et affective.

L’enjeu de la relation de transfert dans le cadre de la thérapie est aussi à prendre en compte.

La confiance entre le patient et son thérapeute garantit une fin en douceur.

La relation de confiance qui s’opère entre le patient et son thérapeute porte un nom, le transfert.

La relation de transfert aide le patient à adhérer au suivi dès le début sur tout sa durée. C’est aussi le transfert qui permet de faire en sorte que le suivi se termine dans de bonnes conditions.

A la fin de la thérapie, il est nécessaire de préserver cette relation de confiance pour que le patient se sente accompagné jusqu’au bout.

C’est aussi cette relation de confiance qui permet au patient de se sentir libre du début à la fin de sa thérapie.

Le patient à toujours le choix de mettre fin à sa thérapie.

Le patient est libre dans sa thérapie. Cela signifie qu’il a la liberté de quitter son thérapeute pour poursuivre son chemin autrement. C’est un choix qu’il a et qu’il peut exercer.

Parfois, le thérapeute peut déconseiller un arrêt immédiat de la thérapie. Suivant les cas, il peut recommander un arrêt progressif ou le recours à une autre aide.

La responsabilité du thérapeute est d’informer et de prévenir les patients des modalités de la thérapie. La fin du suivi est l’une de ces modalités.

La fin de la thérapie se négocie.

Même s’il en retourne de la liberté et de la responsabilité du patient de ne pas suivre les conseils du thérapeute, il est fortement déconseillé d’arrêter brutalement les séances.

Le thérapeute ne peut obliger un patient à revenir mais il peut mettre des mots sur ce qui est en jeu.

En général, les fins les mieux réussies sont celles qui sont concertées, celles dont on peut parler.

A la fin d’une thérapie, il ne s’agit pas de rupture mais plus de mettre un terme à un chemin que l’on a parcouru ensemble.

Au fil d’une thérapie, l’évolution la plus classique est la suivante :

  1. Le patient a d’abord besoin du thérapeute pendant un temps
  2. Le patient commence à moins ressentir le besoin de voir son thérapeute
  3. Le patient n’éprouve plus la nécessité d’un accompagnement.

Le rôle du psychologue est d’observer et analyser comment le patient évolue et cerner à quelle transition il se trouve. Souvent, les patients verbalisent ces transitions car ils sont dans une relation de confiance.

Les étapes et paliers d’une thérapie sont assez constants. La dynamique de franchissement de ces étapes et paliers est propre à chaque patient.

Il s’agit de négocier un départ en douceur, de s’éloigner petit à petit pour que le patient expérimente par lui-même les changements dans sa vie et le mieux-être qu’il en tire.

L’objectif d’une thérapie est de se quitter à un moment pour que chacun continue son chemin.

Quand je commence une thérapie avec un patient, j’ai toujours en tête une direction de l’accompagnement… Vers quel « objectif » nous nous dirigeons ?

La porte reste ouverte.

Quand je termine un travail thérapeutique avec un patient, on fait souvent une sorte de débrief ensemble. Nous passons en revue ce qui a été travaillé durant les dernières séances, en fonction du besoin.

Ce petit bilan permet de se rendre compte du chemin parcouru. Le patient repart avec une trace de ce qui s’est passé.

« Ma porte reste ouverte en cas de besoin »...

C’est une phrase qu’il m’arrive souvent de prononcer en fin de thérapie. Elle rassure tout en laissant le patient totalement libre. Il sait que je reste disponible si nécessaire mais il n’est pas obligé de revenir.

La plupart du temps, le fait de savoir que le thérapeute est là rassure suffisamment pour que les patients n’éprouvent pas le besoin de revenir.

Et si c’est le cas, en général, les patients reviennent quelques fois ou plus si besoin pour travailler sur quelque chose de précis et repartir et non pas « s’éterniser » dans la relation thérapeutique.

Comme dans toute relation, il faut se sentir libre. C’est cette liberté intérieure que le patient acquiert dans le cadre de la thérapie avec l’aide de son thérapeute.