Votre enfant est précoce mais il reste un enfant

L’enfant précoce, par son fonctionnement différent, peut connaître des difficultés d’adaptation et d’intégration. Ces difficultés deviennent parfois source d’angoisse pour l’enfant et, par effet domino, pour les parents.

Quand je détecte la précocité d’un enfant à l’issue d’un bilan psychologique, les questions des parents ne manquent jamais. À vrai dire, ces questions sont souvent déjà là avant toute confirmation de la précocité.

Elles se résument toutes à une seule grande question qui est au cœur des préoccupations de tous les parents.

« Comment faire pour que mon enfant s’épanouisse ? »

La clé est un bon accompagnement qui prend en compte les particularismes de l’enfant précoce.

La bonne nouvelle, c’est que les parents peuvent occuper une place centrale dans cet accompagnement. Ainsi, ils aident l’enfant à s’épanouir tout en soulageant leurs propres inquiétudes.

Voici 7 conseils relativement simples à mettre en pratique pour favoriser le bien-être de l’enfant précoce.

#1 Nourrissez la curiosité intellectuelle de votre enfant

L’enfant précoce est souvent curieux. Sa curiosité se porte sur des sujets « de grands » qui peuvent parfois inquiéter les parents qui préfèreraient le voir s’intéresser à des choses « plus de son âge ».

Il s’intéresse peut-être à l’espace ou aux dinosaures avec une passion dévorante ? Il peut parfois se poser des questions existentielles ? L’enfant précoce est toujours très curieux avec une volonté d’apprendre et de comprendre.

Votre rôle d’accompagnement est ici très simple : Nourrissez sa curiosité intellectuelle.

Toutefois, veillez à ne pas le surcharger. Proposez, n’imposez pas. C’est un équilibre à trouver.

#2 Aidez-le à se sentir en confiance au niveau des apprentissages scolaires

Les enfants précoces aiment apprendre mais sont parfois rebutés par les tâches répétitives. Les devoirs à la maison tombent facilement dans cette catégorie.

Les tâches répétitives peuvent conduire l’enfant à s’ennuyer. L’ennui peut finir par miner sa confiance en ses capacités.

Les parents peuvent jouer un rôle important en montrant de l’intérêt pour ces tâches scolaires. Illustrer les devoirs, enrichir les contenus sont autant d’actions qui peuvent mettre l’enfant en confiance dans ses apprentissages scolaires.

#3 Valorisez votre enfant

Tous les enfants ont besoin de reconnaissance. C’est encore plus vrai dans le cas des enfants précoces. Souvent, ils manquent de confiance malgré l’image qu’ils renvoient. Même si ce sont des enfants brillants, ils souffrent la plupart du temps de la peur de l’échec.

Pour valoriser l’enfant, les parents peuvent souligner ce qu’il fait de bien que ce soit au niveau scolaire ou dans la vie quotidienne. Cette simple action de valorisation peut renforcer sa confiance en lui et atténuer son hypersensibilité.

La valorisation peut aller de paire avec un travail d’expression autour des émotions pour aider l’enfant à grandir dans de bonnes conditions.

#4 Soyez attentifs au décalage entre le plan intellectuel et le plan affectif

Ce que l’enfant précoce comprend sur le plan intellectuel et ce qu’il vit sur le plan affectif sont deux choses très différentes. Le développement intellectuel et affectif sont généralement décalés.

Un enfant en avance de quelques années sur le plan intellectuel est le plus souvent un enfant de son âge sur le plan affectif.

Ce décalage peut créer des difficultés de socialisation. Par exemple, l’enfant précoce va parfois préférer la compagnie d’enfants plus âgés sans réciprocité. Ce genre de cas peut susciter de l’incompréhension.

Être attentif à ces décalages vous permet de lui expliquer simplement de quoi il en retourne. Ces difficultés sont des sources potentielles d’angoisse. Mettre des mots sur ces difficultés peut s’avérer très rassurant.

#5 Observez s’il se disperse au niveau de son attention

Les enfants précoces ont un raisonnement intuitif. Leur esprit papillonne d’une idée à une autre. Cela les prédispose à une dispersion de leur attention.

Sur le sujet de l’attention, la guidance des parents est d’autant plus importante que l’enfant est jeune.

Parce qu’il peut vite perdre le fil, il est important de rappeler à l’enfant d’observer quand son attention s’égare pour revenir sur la tâche, l’exercice ou le jeu qu’il est en train de faire.

Cet exercice autour de l’attention peut se révéler très bénéfique pour diminuer le sentiment de stress lié à l’hypersensibilité et au bouillonnement intérieur généré par la curiosité intellectuelle.

Vous pouvez également l’aider à canaliser son attention par exemple à travers des séquences courtes de devoirs ou lui apprendre à moins se disperser par des activités ludiques telles que des jeux d’attention et de concentration.

Les difficultés attentionnelles peuvent être source d’inquiétudes pour les parents. Si c’est le cas, un professionnel peut vous aider à faire la part des choses en déterminant si ces difficultés sont liées à un profil précoce ou à un trouble de l’attention qui ne s’abordent pas tout à fait de la même manière.

#6 Misez sur sa motivation et ses centres d’intérêt

Ce sont deux caractéristiques majeures de l’enfant précoce. Il est motivé pour apprendre de nouvelles choses. Il a souvent de nombreux centres d’intérêt.

Miser sur sa motivation et son intérêt est donc une bonne idée pour favoriser son bien-être.

Pour cultiver son intérêt vous pouvez créer des occasions d’apprendre et explorer ses centres d’intérêt. Suivez ce qui l’intéresse. Allez dans son sens. Laissez sa soif d’apprendre faire le reste.

#7 N’oubliez pas qu’il reste un enfant

C’est peut-être le conseil le plus important de tous. Tout précoce qu’il soit, votre enfant reste un enfant.

Son bien-être et son épanouissement ont aussi besoin d’un cadre rassurant dont les limites font partie.

Les enfants précoces du fait de leur curiosité sont particulièrement enclin à tester les limites. Avec eux, comme avec tous les enfants, il faut veiller à expliquer la raison d’être de ces limites.

Pour conclure…

Vous n’êtes pas obligés d’appliquer tous ces conseils d’un seul bloc, immédiatement. Accompagner un enfant précoce se fait dans le temps long. Chaque enfant est différent. Ce qui marche bien pour l’un, marchera moins bien pour un autre.

L’aide d’un psychologue peut s’avérer utile dans les situations où l’angoisse de l’enfant et/ou des parents est trop forte.

Cohérence et patience sont cruciales dans la mise en œuvre d’un bon accompagnement de l’enfant précoce. Ces 7 pistes que je vous propose sont là pour vous aider à commencer.

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